dimanche

Au revoir Notre Finale


Inutile de décrire la déception qui se lisait sur le visage de Bernard Laporte à l'issue de la défaite des Bleus face à l'Angleterre samedi soir au Stade de France (9-14) en demi-finale de la Coupe du monde. Marqué, l'entraîneur des Bleus n'en a pas moins tenu, quelques minutes après le coup de sifflet final, à féliciter l'adversaire anglais, mais également ses joueurs qui, selon lui, n'auront pas démérité, sans toutefois réussir à se lâcher dans le jeu, ce qui a permis au XV de la Rose de rester dans la partie.


Quel est votre premier sentiment après cette élimination ?

On est bien sûr très déçus car on voulait gagner ce match et aller en finale puis gagner la finale. Ça s'arrête aujourd'hui, on savait que les Anglais étaient costauds devant et performants dans l'occupation du terrain, mais on n'a pas pu se libérer. Chaque équipe craignait la défense de l'autre, ce qui a donné un jeu un peu timoré, on a été un peu en-dedans, mais ce n'est pas passé loin quand Vincent se fait reprendre du bout des doigts à la fin, c'est le tournant du match.


Un match que vous aviez mal entamé avec cet essai d'entrée ?

C'est vrai, ce sont cinq points difficiles à rattraper. Mais à la fin si Vincent marque, c'est fini, on est en finale. Au lieu de ça, on est revenus chez nous, on tape un renvoi aux 22 très court et on reste chez nous. La déception est immense, mais je tiens à féliciter tous les joueurs. Il y avait beaucoup d'âme, beaucoup d'envie, du coeur, mais il faut aussi reconnaître qu'en face, il y a une équipe d'Angleterre qui est une grande nation du rugby. Comme nous, ils ont su relever la tête après des débuts difficiles, à l'arrivée, ça se joue à pas grand chose.Comment expliquez-vous ce match fermé ?C'est vrai qu'on a été un peu en dedans. Il y a eu plus de rythme et plus de mouvement en seconde période, mais on avait peur de la défense anglaise. En première mi-temps, on doit jouer deux ballons mais on tente des drops. A la mi-temps, on s'est dit qu'il fallait jouer plus, mais les avants anglais ont été performants pour ralentir et écrouler les mauls, c'est leur point fort. Offensivement, on n'a pas assez joué au pied par-dessus la défense, on aurait dû se lâcher."Pas une grande Coupe du monde dans le jeu"Votre Coupe du monde est-elle ratée ?Non, on est en demi-finale, mais on n'a pas réussi à remplir notre objectif qui était de gagner, c'est un échec, on est déçus, c'est évident. On arrive quand même en demi-finale, on vient mourir à cinq points, on a senti un réel engouement derrière nous pendant toute la semaine. Maintenant, on peut dire que ce ne fut pas une grande Coupe du monde au point de vue du jeu, c'est une réalité, la vérité.


La sortie de Fabien Pelous sur blessure a-t-elle été préjudiciable ?

Ça a été un élément important. On sait que Sébastien est capable de concentrer toute sa puissance quand il rentre en fin de match pour trente minutes, là, sa puissance a perdu de son importance, même s'il a fait une belle partie. On aurait préféré que Fabien tienne une heure, sa sortie ne nous a pas aidés, mais ça fait partie du jeu.


Se profile désormais un match pour la troisième place, allez-vous le jouer à fond ?

Je ne connais pas un quinze de France qui ne rentre pas sur le terrain pour ne pas jouer à fond. On va réfléchir toute la semaine, il y a un état d'esprit dans ce groupe et certains doivent jouer, ceux qui n'ont pas joué les quarts ni les demi-finales. C'était dur pour eux de ne pas être dans les 22, mais ils n'auront pas envie de perdre, ils feront honneur au maillot bleu. Et comme je le disais en 2003, il y a une Coupe du monde 2011 derrière, des choses importantes à montrer au futur sélectionneur, c'est le début d'une nouvelle aventure.


Vous perdez deux fois en demi-finale contre l'Angleterre, n'y a-t-il pas constat d'échec ?

Aujourd'hui, c'était différent. En 2003, les Anglais étaient vraiment supérieurs, ils l'ont montré ensuite en battant l'Australie en finale chez elle, aujourd'hui, ils ne nous étaient pas supérieurs, ça s'est joué à rien. Il y a eu 12 minutes qui ont fait basculer le match, on n'a pas su le faire basculer, mais il faut que le rugby français rebondisse dès samedi (sic, vendredi en fait, ndlr) puis lors du Tournoi. On a quand même été trois fois champions d'Europe sur quatre, deux fois en demi-finale de la Coupe du monde, à l'image de la Nouvelle-Zélande qui a gagné quatre fois le Tri-Nations et échoue en quarts, ça ne veut pas pour autant dire qu'ils sont mauvais.Vous avez souvent évoqué la présence du Président de la République auprès de vous, était-il aussi là dans la défaite ?Il était là comme il l'a toujours été. Il doit accompagner l'équipe qu'elle gagne ou qu'elle perde. Je suis content qu'il soit là mais ça n'enlève en rien la déception.


Interview par Axel Capron

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Quelle déception!! En plus l'angleterre ne méritait pas de gagner. IL faut rappeler qu'elle s'est pris un zéro face à l'Afrique du Sud en match de poule, ça devrait être éliminatoire...!!